Jeune frappé par voiture

Ayant récemment siégé à un jury à la Cour supérieure de l'Ontario et ayant également fait l'expérience de la justice réparatrice dans le cadre du Programme de justice collaborative à Ottawa, je suis encore plus favorable à la philosophie de la justice réparatrice.

En janvier de cette année, notre fils de 13 ans et nos deux amis ont été heurtés par une voiture quelques instants après être descendus de leur autobus scolaire. Heureusement, le jeune conducteur, qui avait perdu le contrôle de sa voiture, ne les a pas gravement blessés. Ils ont toutefois été emmenés au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario pour évaluer les ecchymoses et les traumatismes qui en ont résulté. Notre fils a dû porter une attelle de jambe et faire de la physiothérapie pendant un mois.

Le conducteur a été accusé de deux infractions au Code de la route, pour lesquelles il a payé des amendes importantes, et d'une infraction au Code criminel du Canada.

Bien que nous ne cherchions pas à imposer une punition pour ce qui s'est passé, nous voulions certainement être assurés que le conducteur se rendait compte du risque potentiel de préjudice plus grave qu'il aurait pu causer et de la gravité de ses actes. Être référé au Projet de justice collaborative à Ottawa signifiait que nous étions impliqués dans un processus réparateur qui a conduit notre fils, et nous, à travers la colère et la douleur de la compassion et de la compréhension des personnes impliquées.

Notre fils a vu le conducteur du véhicule assumer l'entière responsabilité de ses actes, s'excuser pour les blessures et la douleur causées à toutes les parties, et faire toutes les tentatives de restitution en 24 heures de service communautaire. Notre fils a également appris la leçon plus générale de prendre la responsabilité de ses actes d’une manière que nous n’aurions jamais pu lui enseigner avec de simples mots.

L'avantage ultime de ce type de processus est qu'il nous a permis à tous de mettre des visages sur les personnes impliquées et de bien comprendre l'impact de l'incident des deux côtés. Nous, les familles impliquées, avons alors demandé au juge de retirer l'accusation criminelle, estimant que la condamnation pour le crime ne servirait ni la justice ni la société.

Malheureusement, notre système de «justice» n’encourage pas vraiment les gens à assumer la responsabilité d’activités illégales. Un plaidoyer de «non-culpabilité» est encouragé, et l’avocat de la défense fait tout son possible pour faire sortir son client. Si l’avocat «échoue» et qu’il en résulte une condamnation, l’accusé est puni. À aucun moment au cours de ce processus, même après sa condamnation, l'accusé n'est encouragé à assumer ses responsabilités, mais simplement à payer la peine.

Nous croyons que la justice et la société ont été bien servies par la justice réparatrice et nous souhaitons que ce processus puisse être plus largement accepté et financé.